L’information est tellement incroyable qu’on peine à imaginer qu’elle puisse être réelle. Selon un document de la Direction Interdépartementale des Transports et des Véhicules (DITV), la SNCF et la RATP organiseraient un concours officieux pour l’impopularité. « Cela expliquerait une bonne partie des grèves fantasques et aléatoires », indique Frédéric Potard, sous-directeur adjoint au secrétaire de l’urbanisme. Il faut dire que les utilisateurs comprennent de moins en moins les raisons de ces grèves intempestives. Selon le quotidien gratuit Metro, qui a eu une copie du document, sous l’impulsion des syndicats CGT, FO et SUD, les cheminots ont reçu un mot d’ordre laconique : « c’est à qui parviendra à 80% d’usagers hostiles le premier ». Soit quatre usagers sur cinq. Les intéressés apprécieront. Le « prix » de cette gageure ? Une meilleure position pour les nouvelles négociations de réduction d’effectif qui débuteront mi-2010. Plus grave, les directeurs des deux établissements, les « mammouths » des transports comme on les appelle, seraient impliqués. Il pourraient même être à l’origine de l’affaire, la rivalité entre Michel Groffat (Directeur Général de la RATP) et Jean Pierre Mienard (SNCF) étant bien connue. Affaire qui n’a pas tardé à monter aux oreilles du président Nicolas Sarkozy. Celui-ci s’est rapidement emporté, menaçant de nommer son fils Jean à la direction conjointe des deux établissements si rien n’était fait « dans les trois jours ». En attendant, la RATP et la SNCF jouent un jeu très dangereux. D’après un récent sondage IPSOS, à paraitre dans le Figaro, 63% des utilisateurs sont prêts à utiliser un autre moyen de transport à la prochaine grève. Et une amputation de seulement 15% des usagers pourraient mettre les organismes dans une situation financière délicate, les travaux du tramway étant beaucoup plus chers que prévu. En attendant, les trains ne bougent toujours pas…
Merci à minikiwi pour l’idée originale et à kood pour l’image.